Page:Schwob - La Lampe de Psyché, 1906.djvu/269

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nent sur les vitres les belles images qu’on ne voit jamais et soufflent des bulles de savon ; ou les autres habillent leurs poupées et les mènent promener, et nous comptons sur les doigts des tout petits pour les faire rire.


La maison où Monelle me conduisit paraissait avoir des fenêtres murées. Elle s’était détournée de la rue, et toute sa lumière venait d’un profond jardin. Et déjà là j’entendis des voix heureuses.

Trois enfants vinrent sauter autour de nous.

— Monelle, Monelle ! criaient-ils, Monelle est revenue !

Ils me regardèrent et murmurèrent :

— Comme il est grand ! Est-ce qu’il jouera, Monelle ?

Et la fillette leur dit :

— Bientôt les grandes personnes viendront avec nous. Elles iront vers les petits enfants. Elles apprendront à jouer. Nous leur ferons la classe, et, dans notre classe, on ne travaillera jamais. Avez-vous faim ?

Des voix crièrent :

— Oui, oui, oui, il faut faire la dînette.