Page:Schwob - La Lampe de Psyché, 1906.djvu/300

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Pour nous, tout désir est nouveau et nous ne désirons que le moment menteur ; tout souvenir est vrai, et nous avons renoncé à connaître la vérité.

Et nous regardons le travail comme funeste, puisqu’il arrête notre vie et la rend semblable à elle-même.

Et toute habitude nous est pernicieuse ; car elle nous empêche de nous offrir entièrement aux mensonges nouveaux.


Telles furent les paroles de celle qui nous guidait.

Et je suppliai Louvette de revenir avec moi chez ses parents ; mais je vis bien dans ses yeux qu’elle ne me reconnaissait plus.


Toute la nuit, je vécus dans un univers de songes et de mensonges et j’essayai d’apprendre l’ignorance et l’illusion et l’étonnement de l’enfant nouveau-né.

Puis les petites flammes dansantes s’affaissèrent.

Alors, dans la triste nuit, j’aperçus des enfants