Page:Schwob - La Lampe de Psyché, 1906.djvu/301

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candides qui pleuraient, n’ayant pas encore perdu la mémoire.

Et d’autres furent pris soudainement par la frénésie du travail, et ils coupaient des épis et les liaient en gerbes dans l’ombre.

Et d’autres, ayant voulu connaître la vérité, tournèrent leurs petites figures pâles vers les cendres froides, et moururent frissonnants dans leurs robes blanches.


Mais quand le ciel rose palpita, celle qui nous guidait se leva et ne se souvint pas de nous, ni de ceux qui avaient voulu connaître la vérité, et elle se mit en marche, et beaucoup d’enfants blancs la suivirent.

Et leur bande était joyeuse et ils riaient doucement de toutes choses.

Et lorsque le soir arriva, ils bâtirent de nouveau leur feu de paille.

Et de nouveau les flammes s’abaissèrent, et vers le milieu de la nuit les cendres devinrent froides.