Page:Schwob - La Lampe de Psyché, 1906.djvu/89

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une poignée d’herbe et j’ai essuyé sa bouche et ses mains. Et je lui ai dit :

— Va en paix vers ton Seigneur blanc, et dis-lui qu’il m’a oublié.

Et l’enfant m’a regardé sans rien dire. Je l’ai accompagné hors du noir de cette forêt. Il marchait sans trembler. J’ai vu disparaître ses cheveux rouges au loin dans le soleil. Domine infantium, libera me ! Que le son de mon cliquet de bois parvienne jusqu’à toi, comme le son pur des cloches ! Maître de ceux qui ne savent pas, délivre-moi !