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s’y trouvent inscrits. Beaucoup d’entre eux meurent pendant cette première jeunesse. Leur vie dépend souvent de la diarrhée qui les saisit à la vue de quelque objet ou au son de quelque bruit. Si cette diarrhée se trouve agréable au Dieu (soit par son parfum, soit par une autre cause que je n’ai pu découvrir), la vie de l’oiseau se trouve assurée ; parfois même le Dieu le retient pour son service.

Les Diurnales assurent d’ailleurs que leur Dieu préfère à tout autre encens l’odeur d’excréments frais que répandent certains de ces oiseaux qui lui ont été voués.

Je terminerai ce qui est relatif à l’île des Diurnales en rapportant ce que j’ai pu apprendre sur le Dieu de cette contrée et le culte qu’on lui rend.

Il n’est pas permis aux étrangers de pénétrer dans le temple[1]. Les habitants n’y sont admis que certains jours de l’année, à l’occasion des fêtes solennelles. Je n’ai pu même savoir le nom de leur divinité. Ils déclarent cependant que ce nom n’est point un mystère : mais chaque fois que je les ai interrogés à ce sujet, ils se sont mis à rire, en disant : « Vous le connaissez aussi bien que nous :

  1. Templum adire ξένοις nefas.