Page:Scott - Ivanhoé, trad. Dumas, 1874.djvu/115

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
109
IVANHOÉ

2o Tout chevalier qui se présentait pour combattre pouvait, si bon lui semblait, choisir son adversaire parmi les tenants, en touchant son bouclier. S’il le faisait avec le bois de sa lance, la lutte d’adresse se faisait, comme on disait alors, à armes courtoises, c’est-à-dire avec des lances à l’extrémité desquelles un morceau de bois rond et plat était fixé, de manière qu’on ne courait aucun danger, si ce n’est celui résultant du choc des chevaux et des cavaliers. Mais, si le bouclier était touché avec la pointe de la lance, on entendait par là que ce combat se ferait à outrance, c’est-à-dire que les chevaliers se battraient avec des armes tranchantes comme dans une bataille réelle.

3o Quand les chevaliers tenants avaient accompli leur vœu en brisant chacun cinq lances, le prince devait nommer le vainqueur de la première journée du tournoi, lequel recevrait comme prix un cheval de guerre d’une grande beauté et d’une force sans égale, et, en outre de cette récompense, on déclara qu’il aurait l’honneur insigne de nommer la reine des amours et de la beauté, par les mains de laquelle le prix serait délivré le jour suivant.

4o Il fut annoncé qu’il y aurait le second jour un tournoi général, auquel pouvaient prendre part tous les chevaliers présents qui voudraient gagner de la gloire, et qui, partagés en deux troupes de nombre égal, pourraient combattre courageusement, jusqu’au moment où le signal de cesser le combat serait donné par le prince Jean.

La reine élue des amours et de la beauté devait alors ceindre le chevalier que le prince aurait jugé s’être le mieux conduit dans cette seconde journée, d’une couronne composée d’une mince plaque d’or découpée en forme de laurier. Cette seconde journée mettait un terme aux joutes et aux jeux d’adresse. Mais, le troisième jour, le tir à l’arc, les combats de taureaux et autres divertissements plus spécialement destinés à l’amusement du peuple devaient avoir lieu. Par ces moyens, le prince Jean cherchait à poser les bases d’une popularité qui bientôt était détruite par quelque