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impertinents me demandent si j’observe toutes les minuties de mon ordre.

— C’est vrai, saint père, reprit le chevalier ; mais le diable est très disposé à épier ces sortes d’oublis : il va partout, ainsi que tu le sais, comme un lion rugissant.

— Qu’il rugisse ici, s’il ose le faire, dit le frère, et un bout de ma corde le fera rugir aussi haut que les pincettes de saint Dunstan lui-même ; jamais je n’ai craint un homme, quel qu’il fût, et je crains aussi peu le diable et ses diablotins. Saint Dunstan, saint Dubric, saint Winibald, saint Winifred, saint Swibert, saint Willick, sans oublier saint Thomas de Kent, et, mon pauvre mérite personnel aidant, je les défie tous, ces diables-là ; qu’ils viennent avec leurs queues courtes ou longues ; mais, pour vous confier un secret, jamais je ne parle, mon ami, de ces sortes de choses qu’après la prière du matin.

Il changea en conséquence de conversation ; la gaieté des deux convives s’anima jusqu’à la folie, on échangea plus d’une chanson. Tout à coup le réveillon fut interrompu par des coups bruyants et pressés frappés à la porte de l’ermitage.

Mais, pour expliquer la cause de cette interruption, il est urgent que nous reprenions les aventures d’un autre groupe de nos personnages ; car, pareil au vieil Arioste, nous ne nous piquons pas d’accompagner constamment aucun des personnages de notre drame.

XVIII


Lorsque Cédric le Saxon vit son fils tomber évanoui dans la lice à Ashby, son premier mouvement fut de donner des ordres pour qu’on le remît aux soins de ses serviteurs ;