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IVANHOÉ.

l’autre, né dans le Yorkshire, a souvent fait vibrer la corde de son arc dans la forêt joyeuse de Sherwood ; il connaît toutes les clairières et tous les vallons, tous les taillis et tous les grands bois entre York et Richemont.

— C’est bien, dit le prince, Waldemar part-il avec eux ?

— À l’instant même, dit Bardon.

— Quelle suite prend-il avec lui ? demanda Jean nonchalamment.

— Le trapu Thoresby, homme d’une hardiesse à toute épreuve ; Wetheral, que sa cruauté a fait surnommer Étienne Cœur-d’Acier, et trois hommes d’armes venus du nord, qui faisaient partie de la bande de Ralph Middleton, et qu’on appelle les braves de Spyinglaw.

— C’est bien, répondit le prince Jean. Puis, après un moment de silence, il ajouta :

— Bardon, il est essentiel pour notre service que tu surveilles de près Maurice de Bracy, de manière pourtant qu’il ne s’en aperçoive pas ; tu me feras connaître de temps en temps ses démarches, les gens qu’il voit, et ce qu’il se propose de faire. N’y manque pas, car tu en seras responsable.

Hugh Bardon fit un salut respectueux et se retira.

— Si Maurice me trahit, ainsi que sa conduite me le fait craindre, j’aurai sa tête, quand même Richard frapperait aux portes d’York.

XXXV

Revenons maintenant à Isaac d’York.

Monté sur une mule, présent de l’outlaw, et accompagné des deux yeomen destinés à lui servir de guides et à le protéger, le juif était parti pour la commanderie de Templestowe, afin de négocier la rançon de sa fille.