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VI


Le pèlerin, éclairé par un domestique qui tenait une torche à la main, traversa la file tortueuse d’appartements de cette grande et irrégulière maison ; l’échanson qui le suivait lui dit à l’oreille que, s’il désirait prendre une tasse de bon hydromel dans sa chambre, il y aurait plus d’un domestique dans ce manoir qui serait content d’entendre les nouvelles qu’il apportait de la terre sainte, et surtout celles qui se rattachaient au chevalier Ivanhoe.

Wamba, peu de temps après, parut et appuya l’invitation en faisant observer que, une fois minuit sonné, une tasse d’hydromel en valait trois avant le couvre-feu.

Sans discuter une maxime énoncée par une autorité si grave, le pèlerin les remercia de leur politesse, mais il répondit qu’il avait compris dans ses vœux religieux l’obligation de ne jamais parler dans la cuisine de choses prohibées dans la salle du maître.

— Voilà un vœu, dit Wamba à l’échanson, qui conviendrait peu à un domestique.

L’échanson, contrarié, haussa les épaules.

— Je voulais le loger dans une bonne chambre, se dit-il ; mais, puisqu’il est si peu sociable avec des chrétiens, je le mettrai dans la niche à côté de celle d’Isaac le juif. Anwold, ajouta-t-il en s’adressant à celui qui portait la torche, conduisez le pèlerin dans la cellule du midi ; je vous donne le bonsoir, messire pèlerin, sans vous remercier, toutefois, de votre peu de complaisance.

— Bonsoir, et que Notre-Dame vous bénisse ! dit le pèlerin calme et suivant son guide.

Dans une étroite antichambre où donnaient plusieurs portes, et qui était éclairée par une petite lampe de fer, ils