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Page:Scott - Le Lord des îles, Gosselin, 1824.djvu/14

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d’Albyn. Dans ces contrées éloignées que méprise l’habitant du Sud, il reste encore quelques fragmens de l’ancien récit. Quand les derniers rayons du soleil pâlissent derrière les sommets de Coolin, ces antiques traditions servent au prophète de Skye à abréger les heures du soir. On les connoît aussi dans les déserts de Reay, à Harries et dans les temples d’Ionie, où reposent les nobles chefs des Iles.

I.

— Éveille-toi, fille de Lorn ! chantoient les ménestrels ; et ces accens retentissoient sous tes antiques salles, ô Artornish ! La mer qui baigne tes murs ne poussoit plus sur le rivage que des vagues paisibles, comme pour marier son harmonie à ces concerts ; les vents se taisoient sur les sommets d’Inninmore et dans les bosquets du rivage de Loch-Alline, comme si les