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MARGUERITE, s’approchant de Manon qui s’est laissée tomber sur une chaise à droite.
- Qu’as-tu donc ? d’où vient ton chagrin ?
MANON, préoccupée.
- Ce n’est rien, Marguerite !
(A part, et réfléchissant.)
- Oui, Lescaut, mon cousin,
- Va pour nous, dans le voisinage,
- Emprunter quelque argent !… Si je pouvais aussi
- De mon côté les aider ?…
(Apercevant une chanteuse du boulevard qui entre dans ce moment avec sa guitare, elle pousse un cri de joie.)
- M’y voici !
(A la jeune fille.)
- Un instant, prête-moi cette vieille guitare…
MARGUERITE, étonnée, en voyant Manon qui accorde la guitare.
- Que fais-tu ?
MANON.
- J’eus des torts !
MARGUERITE, de même.
- Eh bien ?
MANON.
- Je les répare !
(Se levant et chantant à haute voix.)
- Tra, la, la, la, la, la, la, la !
- Pour peu que la chanson vous plaise,
- Écoutez, grands et petits,
- La nouvelle Bourbonnaise
- Dont s’amuse tout Paris !
- Tra, la, la, la, la, la, la !
(À ces accents, tous ceux qui sont en scène se sont levés et se rapprochent de Manon. Le marquis et ses amis sortent du salon.)
LE MARQUIS.
- Qu’est-ce donc ? messieurs, qu’est-ce donc ?
- Quelle est celle belle chanteuse,