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–––––––Oui, oui, j’ai trop de chagrin !

(En ce moment l’orage qui avait peu à peu recommencé reprend avec force et se combine avec le bruit de danse de l’orchestre. — Montrant la porte à droite.)

––––––Et pendant ce joyeux tapage…

(Montrant la fenêtre à droite.)

––––––La foudre gronde avec fureur !
––––––Là le sourire… ici l’orage !
––––––Hélas ! c’est comme dans mon cœur.
––––––Oui, le plaisir et la douleur
––––––Font à la fois battre mon cœur !

(Manon va s’asseoir sur le canapé à gauche.)


Scène XIII.

MANON, DESGRIEUX, s’élançant dans l’appartement par la fenêtre à droite.
DESGRIEUX, apercevant Manon et s’avançant vers elle.

C’est donc vrai !

MANON, se retourne, l’aperçoit, pousse un cri et s’élance vers lui.

Toi ! mon chevalier.

DESGRIEUX, la repoussant.

Vous, Manon… dans ces lieux !… je ne pouvais le croire.

MANON.

Je n’y suis venue que pour te sauver.

DESGRIEUX, avec ironie.

Oui ! Marguerite, que je viens de voir… car c’est chez vous, d’abord, que j’ai couru, Marguerite m’a conseillé de me hâter.

MANON.

Mais je t’ai arraché aux dangers qui te menaçaient ; j’ai obtenu ta grâce !