Page:Scribe - Œuvres complètes, éd. Dentu, vol. 67.djvu/176

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S’amasse, frémit,
Et soudain mugit !

(Bababeck, Kaliboul et les esclaves de sa suite disparaissent par la droite : le peuple s’élance sur leurs pas.)


Scène II.

BALKIS, MAÏMA.
BALKIS.

Tu ne les suis pas ?

MAÏMA.

Non, c’est une émeute comme il y en a tous les jours. Le gouverneur nommé par le Grand-Mogol prend tellement à tâche de vexer les bourgeois de Lahore, qu’il est tout simple que de temps en temps on use de représailles… Nous vivons dans une drôle de ville… les Kaïmakans, qui sont les gouverneurs nommés par le Grand-Mogol, passent leur vie à empaler les bourgeois qui, de leur côté, passent leur vie à jeter les Kaïmakans par la fenêtre…

BALKIS.

Et que dit de tout cela le Grand-Mogol, notre souverain maître ?

MAÏMA.

Cela lui est bien égal… Il passe ici avec son armée quand il en a le temps. Il distribue la bastonnade aux bourgeois, ou le cordon aux gouverneurs nommés par lui ; puis, il en nomme un autre qui ne dure pas plus longtemps.

BALKIS, s’asseyant.

En attendant, tout ça nuit au commerce ! on ne vend ni oranges, ni grenades, quand on crie ou qu’on se bat dans les rues.