Page:Scribe - Le Verre d'Eau ou les Effets et les Causes, 1860.djvu/46

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je renonce au bonheur… je renonce à mon mariage.


Scène V.

Les MÊMES, BOLINGBROKE.

BOL., qui est entré avant la fin de la scène précédente. Eh ! pourquoi donc. Palsambleu ! moi, je ne renonce à rien…

ABIG. Ah ! monsieur Henri, vous voilà… venez… venez… je suis bien malheureuse, tout est contre moi… tout m’abandonne.

BOL., gaîment. C’est dans ces moments-là que mes amis me voient arriver. Voyons, ma petite Abigaïl, qu’y a-t-il ?

ABIG. Il y a que cette fortune que Vous nous avez promise…

BOL. Elle a tenu parole… elle est venue exacte au rendez-vous.

ABIG., étonnée. Comment cela ?

BOL. Ne vous ai-je parlé de lord Richard Bolingbroke, mon cousin ?

ABIG. Non vraiment.

BOL. Le plus impitoyable de mes créanciers, quoiqu’il fût comme moi de l’opposition ! C’est lui qui avait vendu mes dettes à la duchesse de Marlborough. Du reste, l’être le plus nul, le plus incapable.

ABIG. Je ne croirais jamais qu’il fût de la famille.

BOL. Il en était le chef. À lui tous les biens… à lui l’immense fortune des Bolingbroke.

ABIG. Eh bien ! ce cousin…