LA DUCH. Qu’avez-vous !
ABIG., regardant la reine d’un air suppliant. Ce livre… que j’ai laissé tomber !
LA REINE, à la duchesse. Il me semble, cependant… que sans rien préjuger, on pourrait peut-être entendre le marquis…
LA DUCH. L’entendre… le recevoir… pour que la majorité incertaine et flottante se tourne contre nous et donne gain de cause à Bolingbroke !
LA REINE. Vous croyez !…
LA DUCH. Mieux vaudrait cent fois retirer le bill, ne pas le présenter ; et si Votre Majesté veut en prendre sur elle les conséquences, et s’exposer au bouleversement général qui sera la suite…
LA REINE, effrayée et avec humeur. Eh ! non, mon Dieu ! qu’on ne m’en parle plus… c’en est trop déjà !
LA DUCH. À la bonne heure !… Je vais annoncer au maréchal ce qui se passe, et en même temps écrire, pour le marquis de Torcy, cette lettre que je soumettrai à l’approbation et à la signature de Votre Majesté…
LA REINE. C’est bien !
LA DUCH. Ici… à trois heures, en venant la prendre pour aller à la chapelle !
LA REINE. À merveille… je vous remercie !…
LA DUCH., à part. Enfin ! (Elle sort.)
ABIG., qui pendant ce temps est toujours