Page:Scribe - Le Verre d'Eau ou les Effets et les Causes, 1860.djvu/88

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qu’il y ait besoin de tant d’autres protections.

MASH., étonné. Abigaïl… je ne vous reconnais pas… d’où vient ce trouble… cette émotion ?

ABIG. Je n’en ai pas… je suis venue… j’ai couru… tant j’étais pressée d’obéir à la reine… Il ne s’agit pas de moi… mais de la duchesse… Que vous a-t-elle dit ?

MASH. Elle veut pour me soustraire au danger, que je parte demain pour l’armée…

ABIG., poussant un cri. Vous faire tuer ! pour vous soustraire au danger… Et vous croyez que cette femme-là vous aime (Se reprenant.) non… je veux dire… vous porte intérêt… vous protège ?

MASH. Oui, sans doute… je lui ai dit que j’irai prendre ses dépêches pour le maréchal, ce soir, chez elle.

ABIG. Vous avez dit cela, malheureux !…

MASH. Où est le mal ?

ABIG. Et vous irez ?

MASH. Oui vraiment… Et elle était pour moi si affable, si gracieuse, que lorsque vous êtes venue j’allais lui parler de nos projets et de notre mariage…

ABIG., avec joie. En vérité !… (À part.) Et moi qui le soupçonnais… (Haut, et avec émotion.) Pardon, Arthur… ce que vous me dites là est bien…

MASH. N’est-ce pas ?… et ce soir chez elle… bien certainement je lui en parlerai.

ABIG. Non… non, je vous en conjure… ne