Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/466

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figure : je t’ai vu, à Paris, chez Sainval, rue de Cérutti.

LEDRU.

Ce n’est pas moi.

CHARLES.

Un effronté coquin…

LEDRU.

Ce n’est pas moi.

CHARLES.

Qui, toute la journée, nous jouait du violon…

LEDRU.

C’est faux.

CHARLES.

C’est ce que je voulais dire, et qui nous écorchait les oreilles.

LEDRU, à part.

C’est juste ! (Haut.) Ce n’est pas moi : je suis, j’ose le dire, le Démosthène du violon ! J’étais né pour exceller dans les sciences et dans les arts ! Je sens ma vocation, on ne garrotte pas le génie !

CHARLES.

Je ne t’empêche pas d’être un homme de génie ! et pourvu que tu te conduises en garçon d’esprit, c’est tout ce qu’il nous faut. Mon père doit être parti maintenant, et en son absence, nous voulons donner bal au château : c’est la fête du village.

LEDRU.

Mais, monsieur…

CHARLES.

Écoute donc, tu es mon gouverneur ; c’est à toi à t’arranger pour qu’il n’en sache rien. Mais j’oublie que j’ai des invitations à faire dans le village. Tiens,