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Page:Scribe - Théâtre, 10.djvu/428

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soins, de galanteries, de complaisances, et voyons qui l’emportera de l’amant ou du mari.


Air : Je n’ai point vu ces bosquets, etc.

Je sais fort bien, d’après ce que j’ai vu,
Qu’il faut combattre un rival redoutable ;
Matin et soir, courtisan assidu,
Sa seule affaire est de paraître aimable.
Il a pour lui ses triomphes premiers,
Et ses conquêtes et sa gloire.
Mais j’ai pour moi les dieux hospitaliers ;
À qui combat pour ses foyers
Le ciel doit toujours la victoire.


Après cela ce diable d’Edmond pense à tout ; moi, je ne pensais à rien. Ces fleurs qu’il lui a offertes ce matin, c’était bien. Cet air nouveau qu’elle m’avait demandé deux ou trois fois, et qu’il lui a apporté hier ; c’était adroit. Ah ! elle aime la musique nouvelle ! eh bien ! je lui donnerai des romances, je lui en dédierai, j’en ferai, s’il le faut. Autrefois j’en composais pour elle, et je peux bien encore… Justement, c’est aujourd’hui l’anniversaire de notre mariage ; cela tombe bien. Elle n’y avait pas pensé, ni moi non plus ; c’est égal, c’est une occasion… (Cherchant des vers.)

Ô jour heureux ! jour dont la souvenance…

(S’interrompant.) Et ma toilette, à laquelle je ne pense pas ! Cet Edmond va arriver, j’en suis sûr, avec la mise la plus soignée, les modes les plus nouvelles ; tandis que nous autres, maris, nous nous négligeons. C’est un tort ; et puisque tous les jours on