Page:Scribe - Théâtre, 14.djvu/12

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O toi ! jeune victime
Dont j’ai trahi la foi,
Je vois avec effroi
Le malheur qui t’opprime
Ton courroux légitime ;
Pour expier mon crime,
Je veillerai sur toi.
Ah ! ces cris d’allégresse et ces chants d’hyménée
Jettent le trouble dans mon cœur !
Elvire, que j’adore, en vain m’est destinée :
Le remords malgré moi se mêle à mon bonheur.

LE CHŒUR, en dehors.

Du prince, objet de notre amour,
Chantons l’heureuse destinée :
Les flambeaux d’hyménée
Pour lui vont briller en ce jour.


Scène II.


ALPHONSE, LORENZO.


ALPHONSE.

Lorenzo, je te vois, réponds, ami fidèle,
De Fenella sais-tu quel est le sort ?

LORENZO.

Seigneur, je l’ignore ; et mon zèle,
Pour découvrir sa trace, a fait un vain effort

ALPHONSE.

De mes coupables feux, ô suite trop cruelle !
Hélas ! son malheur est certain.