Page:Scribe - Théâtre, 14.djvu/280

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Que le courroux du ciel abandonne aux enfers ;
Au milieu des cloîtres déserts
S’élève le tombeau de sainte Rosalie.
ROBERT.
Ô ciel ! funeste souvenir !
C’était le nom de ma mère chérie.
BERTRAM.
Tu ne dois point parler, si tu ne veux mourir,
Aux êtres inconnus de qui la destinée.
À ce séjour est enchaînée.
ROBERT.
Achève !
BERTRAM.
Achève ! Dans ce lieu qu’on ne saurait franchir
Sans exposer ses jours… auras-tu le courage
De pénétrer seul sans pâlir ?
DUO.
ROBERT.
Des chevaliers de ma patrie
L’honneur fut toujours le soutien ;
Et, dussé-je perdre la vie,
Marchons ! marchons ! je ne crains rien.
BERTRAM.
Des chevaliers de la Neustrie
L’honneur fut toujours le soutien,
Viens, sois digne de ta patrie.
Marchons ! ton sort sera le mien.
BERTRAM.
Il est sur le tombeau, dans ce séjour terrible,
Un rameau toujours vert, talisman redouté…