Page:Scribe - Théâtre, 14.djvu/40

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MASANIELLO, poignardant le soldat.

Levez-vous, compagnons ! on veut nous opprimer !
Un lâche, un mercenaire
Osa porter sur moi son insolente main ;
Il n’est plus, et le téméraire
De la tombe aux tyrans vient d’ouvrir le chemin !

SELVA.

Tremblez ! je punirai des traîtres.

MASANIELLO.

Va dire aux étrangers que tu nommes tes maîtres,
Que nous foulons aux pieds leur pouvoir inhumain.
N’insulte plus, toi qui nous braves,
À des maux trop long-temps soufferts.
Tu crois parler à des esclaves,
Et nous avons brisé nos fers.

LE CHŒUR.

Non, plus d’oppresseurs, plus d’esclaves,
Combattons pour briser nos fers.

(Tous les paysans, qui étaient restés assis, se lèvent en tirant leurs armes, et en un instant Selva et ses soldats sont entourés et désarmés.)

LE CHŒUR.

Courons à la vengeance !
Des armes, des flambeaux !
Et que notre vaillance
Mette un terme à nos maux !

(Ils agitent leurs armes, et vont pour sortir.)

MASANIELLO, les arrêtant.

Invoquons du Très-Haut la faveur tutélaire :
À genoux, guerriers, à genoux !