Page:Scribe - Théâtre, 2.djvu/14

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LE VICOMTE.

Ah ! il travaille, c’est différent ; un grand seigneur qui travaille, il ne faut pas le déranger ; vous lui direz que c’est le vicomte de Sauvecourt.

ANTOINE.

Comment, celui à qui jadis il dut sa fortune ?

LE VICOMTE.

Oui, son ancien ami, qui ne l’a pas vu depuis dix ans, et qui désire lui parler pour une affaire très importante ! Quand part-il pour son ambassade ?

ANTOINE.

Demain matin ; ses malles et celles de mademoiselle Élise sont déjà faites…

LE VICOMTE, à part.

Ah ! sa fille l’accompagne ? voilà qui me confirme encore ; il n’y a pas de temps à perdre. (Haut.) Quel est son homme d’affaires ou son intendant ?

ANTOINE.

Vous les voyez tous les deux ; je suis l’un et l’autre.

LE VICOMTE.

C’est-à-dire que vous cumulez ; c’est bien, ça fait moins de monde dans une maison ; mais si jamais, c’est une supposition que je fais, l’intendant vient à être pendu, je vous demande ce que deviendra l’homme d’affaires.

ANTOINE.

Monsieur…

LE VICOMTE.

Ce sont les vôtres, j’entends bien ; ça ne me regarde pas ; je voulais seulement vous prévenir qu’il se