Page:Scribe - Théâtre, 2.djvu/32

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SOUFFLÉ.

Duval, mais c’est un nom inconnu ; et on ne peut pas confier une place comme celle-là à un homme sans réputation.

ANTOINE.

Il dit qu’il a du talent.

SOUFFLÉ.

Je le crois bien, ils le disent tous ; mais il faut voir cela à la poêle ; soyez tranquille ; je vais l’interroger, et je vous dirai ce qui en est. (Traversant le théâtre, et s’adressant à Alphonse.) Il n’y a pas long-temps, je crois, que monsieur exerce ?

ALPHONSE.

Non, monsieur.

SOUFFLÉ.

Et puis-je demander où monsieur a commencé ?

ALPHONSE, à part.

Il paraît que je vais soutenir un interrogatoire dans les formes. (Haut.) Monsieur, j’ai étudié chez Véry.

SOUFFLÉ, bas à Antoine.

Je m’en doutais ; ils ont tout dit quand ils ont prononcé ce nom-là ; mais, voyez-vous, il n’y a pas pour les jeunes gens de plus mauvaise école que la cuisine publique ; on s’y gâte la main, et voilà tout. (Haut.) Et monsieur n’a pas encore travaillé chez le particulier ?

ALPHONSE.

Si, monsieur, dans deux grandes maisons, et dans un ministère.

SOUFFLÉ, bas à Antoine.

Ça, c’est différent, il a pu se former ; mais je vais