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Page:Scribe - Théâtre, 23.djvu/345

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toutes deux et le même jour on est veuve…… (D’un air indifférent.) Car décidément je ne crois pas qu’il revienne de si loin… mais enfin, si cela arrivait, je ne veux pas qu’il vous retrouve ici.

PEKI.

Non, madame.

TAO-JIN.

Pour que personne ne puisse vous reconnaître ni savoir ce que vous êtes devenue, vous vous procurerez d’ici à ce soir des habillemens d’homme…

YANKO.

Je m’en charge !

TAO-JIN.

Puis, à la nuit close, vous trouverez à la porte du jardin mes gens et mon palanquin, qui vous transporteront au pied de la montagne d’Or, dans un palais qui m’appartient, où un bonze à qui vous remettrez ces tablettes vous mariera sur-le-champ.

PEKI.

Quel bonheur !… et vous, madame ?

TAO-JIN.

Je retourne dès demain à Pékin, près de quelques amis, pour y passer le temps de mon deuil… (gaiement.) C’est bien triste mais enfin il faut se faire une raison…

PEKI.

C’est ce que je me dis… et quant à la colère de mon père… une fois le mariage fait…

YANKO.

Je n’aurai plus peur de lui !

(On entend Tchin-Kao appeler en dehors :)

Yanko !