les fièvres, et endorment les douleurs de membres mieux que l’huile monoï :
— « Tupua tané ! Les paroles ! Les paroles ! »
Le vieillard feint d’être sourd. Près de lui, le dormeur s’éveille.
— « Tu l’as entendu, toi ?
— Il m’a dit le chemin vers Havaï-i.
— Après ?
— Aué ! il n’a rien dit après. »
Le petit garçon s’ébat, et veut raconter : comme il le raconta par la suite. Paofaï néglige le petit garçon. Il supplie encore, tout près du vieillard.
Le récif houle. Les arbres aïto bruissent de leurs branches hautes, autour du maraè. Le gros crabe survient en bâillant des pinces. Paofaï le voit et sait que la mort est proche.
Car le crabe regarde Tupua, dont il fut choisi pour esprit-familier. La poitrine vieille halète. Les lèvres tremblent un peu. Paofaï y colle ses lèvres. La bouche asséchée retombe, et pend. Les yeux se font immobiles : comme ceux du crabe qui disparaît, emportant le souffle. Paofaï connaît que les paroles sont mortes. Il hurle avec douleur et se balafre le visage d’une coquille tranchante.
Si ton maître meurt, tu te lamenteras durant six journées entières et dix nuits. Tu vêtiras son corps