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Page:Segalen - Peintures, 1918.djvu/16

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l’action spectaculaire que je vante n’est pas un état de paresse ni de béatitude : vous éprouverez que ceci est plein d’activités nombreuses ; — les unes purement irréelles, mais agissantes par l’Esprit ; d’autres poursuivies très loin dans le voyage ; les dernières conduisant à travers quatre mille années bien comptées de Chroniques chinoises ! Déjà, si vous lisiez ceci dans l’avant-propos d’un livre, (un livre fait de pages que l’on tourne et de caractères que l’on saute quand ils ennuient…) ne vous sentiriez-vous pas emmenés dans une insolite équipée, et déjà, lecteurs complaisants, n’auriez-vous pas quelque abandon pour l’auteur même taciturne ? Laissez vous donc surprendre par ceci qui n’est pas un livre, mais un dit, un appel, une évocation, un spectacle. Et vous conviendrez bientôt que voir, comme il en est question ici, c’est participer au geste dessinant du Peintre ; c’est se mouvoir dans l’espace dépeint ; c’est assumer chacun des actes peints. Beaucoup d’entre eux vous apparaîtront nobles, au sens que