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20 novembre 1911. — Pour la régularité de mes comptes, je suis allé tout au nord de la Ville Tartare payer à Maître Wang sa dernière mensualité. Il l’a reçue avec une reconnaissance étonnée. Depuis qu’il m’avait demandé asile chez moi, il se considérait, ai-je compris, comme mon locataire moral… et c’est lui… qui aurait dû…

J’arrête cette effusion de politesse en lui avouant que je vais quitter avant peu ma maison du « coin sud-est » et sans doute la capitale, et rentrer dans mon « royaume »… mais je ne veux pas le laisser sans refuge Européen, s’il a de nouveau besoin d’asile ; une carte de moi, que j’ajoute à sa collection, lui ouvrira les portes de France à l’adresse bien connue de sa Légation.

À ma grande surprise, il accepte la carte et le refuge. Tout est calme maintenant et « les affaires » vont reprendre. Le décret d’abdication a paru dans les journaux d’hier au soir.

Je n’ai donc plus qu’à prendre congé de mon professeur, avec qui je suis en règle, et, bénéficiant autant que possible de ses leçons à tenter de traduire, sans ironie déplacée, le décret impérial dont le texte