Page:Segalen - René Leys.djvu/99

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17 juin 1911. — Par exemple, qu’est-ce que cet autre vient encore faire chez moi ?

Cet autre, c’est le fonctionnaire chinois Jarignoux, dont la carte à double face me paraît chargée de titres, encore plus importants, et neufs, dont il veut sans doute me faire part. Je m’y attends. Je suis prêt. J’écoute.

Non. Il vient, dit-il en s’excusant rondement, il vient me donner des nouvelles de Monsieur Leys, le père, qui, ayant eu l’honneur de me recevoir chez lui, me « salue bien ».

Enchanté ! Mais pourquoi donc Leys père a-t-il pris comme intermédiaire à Pei-king ce gros homme qui jurait, il y a un mois à peine, ne pas connaître — mais du tout, — notre Leys fils.

— Il m’écrit, dit l’intermédiaire, des choses fâcheuses. Voilà tout d’un coup qu’il se remarie. Comme ça, du jour au lendemain.

Il serait bon d’exprimer quelques condoléances… Je n’ai pas le temps. L’autre poursuit :

— Alors, il a de grandes dépenses à faire, et il demande à son fils de continuer régulièrement ses envois d’argent. Il craint aussi que ce garnement ne