Page:Segard - Le Mirage perpétuel, 1903.djvu/125

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Tu redresses parfois ta maigre nudité
Comme un symbole obscur dominateur du monde,
Tes yeux, tes grands yeux verts sont une mer profonde
Où chavirent tous nos désirs de chasteté.

Sur ton lit dévasté, mobile et provocante,
Que de fois des amants après tes jeux lascifs,
Pâles et secoués de spasmes convulsifs,
S’éloignèrent, baignés d’une sueur ardente !

Tu les railles. Tu sais des rites qui rendront
Aux muscles épuisés des souplesses nouvelles,
Et toi, recommençant tes caresses cruelles,
Du signe de la mort tu marqueras leur front ;

Comme d’une Circé ta puissance est magique !
Sur ton corps frémissant nul n’a jamais connu
Le dégoût passager d’un plaisir trop aigu,
Ton esprit est fertile en jeux diaboliques ;