Page:Segard - Le Mirage perpétuel, 1903.djvu/15

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Ô ma douleur, où donc ne t’ai-je pas conduite !
Des bords de l’Océan au Bosphore lointain
Par l’Espagne, l’Égypte et les golfes divins,
Des siècles et des jours j’ai contemplé la fuite.

J’ai vu la mer, magique à l’heure du couchant,
Rouler parmi des roses-pourpre et des glycines
Le corps voluptueux des déesses marines
Dont le groupe lascif allait se chevauchant ;

J’ai gravi le sentier qui mène à l’Acropole
Et foulé la poussière auguste des aïeux,
Grave et tout pénétré de la splendeur des dieux
J’ai vu de la Beauté le lumineux symbole ;