Page:Segnitz – Anton Bruckner, paru dans Le Courrier musical, 1906.djvu/10

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montrait très sévère sur l’application des règles du contrepoint. Parmi ses élèves, citons : Mottl, Nikisch, Manier, Emil Paur, Friedrich Klose, etc.

Son admiration pour les œuvres de Wagner, qu’il manifestait ouvertement, lui causa de nombreuses inimitiés parmi ses collègues et même dans son entourage. Il ne manquait pas d’aller assister aux représentations de Bayreuth.

Bruckner était d’allure simple ; il menait une vie retirée et très modeste. Son aspect fut, toute sa vie, celui d’un brave maître d’école de village autrichien dévot et timide. Il était d’abord charmant, très cordial et gardait une fidèle amitié à ceux qui l’avaient obligé.

C’était un croyant, et il avait gardé jusque dans sa vieillesse la foi naïve et absolue de l’enfance ; très catholique, mais en même temps très tolérant. C’est dans ce sentiment de naïve reconnaissance envers le Créateur qu’il écrivit sur la partition de sa dernière Symphonie : « Dédiée au Bon Dieu ! ».