Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/193

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

La fille, qui était aussi mauvaise et méchante que sa mère, se rendit près du Roi et lui dit : « Je veux que vous me donniez tout de suite la tête de Jean-Baptiste dans un plat. »

Le Roi fut attristé de cette demande. Néanmoins, à cause de son serment et de tous ceux qui l’avaient entendu, il ne voulut pas la refuser ; il envoya donc un de ses gardes et lui commanda d’apporter dans un plat la tête de Jean-Baptiste et de la remettre à la fille d’Hérodiade.

Le garde obéit, et la fille d’Hérodiade remit à sa mère la tête de Jean-Baptiste.

Les disciples de Jean l’ayant su, vinrent dans la prison, prirent le corps et le déposèrent dans un tombeau.

Henriette. Et la tête de ce pauvre saint Jean, qu’est-ce que la méchante Hérodiade en a fait !

Grand’mère. Il paraît, d’après les traditions et les révélations…

Petit-Louis. Qu’est-ce que c’est, traditions et révélations ?

Grand’mère. Les traditions sont les récits des personnes qui ont vu les choses ou les événements qu’elles racontent ; ceux qui les entendent les racontent à leur tour à leurs enfants, qui en font autant aux leurs, et ainsi de suite pendant des siècles. Les révélations sont des choses révélées, c’est-à-dire apprises miraculeusement aux personnes très-pieuses, très-saintes, qui prient beaucoup et que le bon Dieu favorise tout particulièrement.

Je disais donc que, d’après les traditions et les révélations, il paraîtrait qu’Hérodiade fit jeter la tête de saint Jean dans un cloaque qui était auprès des cuisines du palais d’Hérode.

Armand. Qu’est-ce que c’est, cloaque ?