Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/93

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et quand on tira les filets et qu’on mit les poissons dans les barques, il y en avait une si grande quantité que les barques étaient sur le point de couler.

Armand. Comment couler ? Où couler ?

Grand’mère. Couler au fond du lac ; parce que les barques se trouvaient si lourdes, pleines comme elles l’étaient, qu’elles enfonçaient jusqu’au bord, et si elles avaient enfoncé un peu plus, l’eau serait entrée par-dessus le bord, et les barques auraient été au fond du lac.

Simon-Pierre, voyant ce nouveau miracle de Jésus, se jeta à ses pieds et lui dit : « Éloignez-vous de moi, Seigneur, parce que je ne suis qu’un pêcheur. »

Louis. C’était très-mal à Simon-Pierre de dire cela à Jésus, qui avait été si bon pour lui et qui avait guéri sa belle-mère.

Madeleine. Pierre était donc marié ?

Grand’mère. Oui, il était marié et il avait même une fille connue sous le nom de Pétronille ; mais il quitta sa maison et sa femme pour suivre Notre-Seigneur. Et ce que disait Pierre à Jésus était au contraire très-bien, car il le disait par humilité ; ce miracle d’une pêche si abondante lui démontrait de plus en plus que Jésus était Dieu ; il ne se croyait pas digne de le recevoir dans sa pauvre barque.

Mais Jésus lui dit : « Ne crains pas. À l’avenir tu seras pêcheur d’hommes. »

Jacques. Comment pêcheur d’hommes ? On ne pêche pas les hommes comme des poissons !

La grand’mère rit et tout le monde rit.

Grand’mère. Jésus voulait dire qu’au lieu de passer son temps à prendre des poissons, Simon-Pierre passerait son