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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/115

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s’il ne trouverait pas à remplacer la génisse qu’il avait vendue. En regardant de droite et de gauche, il aperçut une vache qui lui fit battre le cœur ; elle était toute pareille à la bringée tant regrettée.

Thomas.

Lucas, vois-tu cette vache là-bas ?

Lucas, vivement.

C’est la bringée !

Thomas.

C’en est une qui lui ressemble, mais ce n’est pas la bringée ; le père Camus n’est pas si bête que de se défaire d’une bête pareille.

Lucas.

Allons toujours voir ; je crois bien que c’est elle.

Ils s’approchèrent, et, sans autre examen, ils virent bien que c’était la bringée.

Thomas.

Lucas, va donc voir si c’est Camus qui la vend ; mais ne lui dis rien ; je ne veux pas avoir l’air de courir après sa vache.

Au moment où Lucas allait partir, Camus arriva.

Camus.

Bonjour, Thomas ; tu cherches une vache à acheter ; moi, j’en ai une à vendre.

Thomas.

J’avais aussi une bête à vendre, mais c’est fini ; je m’en suis défait, et je me promène avec Lucas.