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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/125

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La tête disparut ; le maître d’école se mit à rire.

Le maître d’école.

Ce baragouin allemand ne me revient pas beaucoup. Si ton père accepte les offres de ce M. Frölichein, je n’en serai guère content.

Gaspard.

Oh ! moi, ça m’est égal, pourvu que je commence.

Le maître d’école.

Il faut que tu quittes la maison et le pays pour commencer.

Gaspard.

Pas le pays, si j’entre chez M. Féréor. Quant à la maison, ça ne me fait pas grand-chose. Lucas est toujours dans les champs ; ma mère est occupée à sa ferme ; mon père dit tantôt oui, tantôt non ; un jour il vous contrarie, vous dit des injures, vous bat ; le lendemain, sans savoir pourquoi, il vous laisse faire ce qui l’a mis en colère la veille. Lucas en sait quelque chose, tout comme moi.

Le maître d’école.

De façon que tu n’aimes et que tu ne regretteras personne ici ?

Gaspard.

Ma foi non, pas grand-chose.

Le maître d’école.

Au fait, ce n’est pas le cœur qui t’étouffe.

Du reste, Gaspard, puisque nous en sommes sur ce chapitre, voilà déjà longtemps que je t’observe, et, à te parler franchement, je ne suis pas