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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/142

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M. Frölichein.

Gand me tonnerez-fous une rébonse dout à vait bositive ?

Thomas.

Oh ! il n’y a pas tant de presse. Dans quelques jours je vous ferai savoir chez le maître d’école ce que j’aurai décidé.

M. Frölichein.

Pien le ponsoir, bère Domas. Brenez carde au chuif ! Ché né tis que ça.

M. Frölichein ne s’en alla pas content. Outre qu’il tenait à finir l’éducation mécanique d’un jeune homme aussi intelligent et travailleur que Gaspard, il savait combien y tenait son rival Féréor, et il ne voulait pas lui donner le triomphe de l’avoir emporté sur lui.

Le lendemain, le père Thomas raconta à Gaspard ce qui s’était passé entre lui et M. Frölichein.

« Le commis de M. Féréor va venir aujourd’hui, dit-il ; il va falloir se décider ; à prix égal chez lequel des deux aimes-tu mieux entrer ?

Gaspard.

Je préférerais M. Féréor ; il est du pays, on le connaît ; je connaîtrai tous les camarades. J’aime mieux entrer chez lui, d’autant que sa fortune est faite ; celle de M. Frölichein n’est pas encore très assurée… Vous voyez bien, mon père, que j’avais raison de travailler comme je l’ai fait, même malgré vous. Voici que je vais gagner quatre fois ce que gagne Lucas.