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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/151

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votre colère. M. Féréor vous écraserait comme une puce si vous le gêniez.

M. Frölichein, hors de lui.

Une buse ! une buse ! Du me le bayeras, credin, pricand ! »


« Tu me le bayeras, credin, pricand ! »

M. Frölichein montra le poing et sortit. Il put entendre les éclats de rire de Thomas et de sa maison.

« Le mauvais garnement ! le méchant homme ! »

Thomas.

Est-ce de la chance que M. Féréor soit venu nous enlever Gaspard ?

La mère.

Et quand je pense qu’il n’a tenu à rien que Gaspard entrât chez ce grand brutal ! »

Quand Gaspard vint les voir le dimanche suivant, chacun lui adressa des questions sur ce qu’il faisait, sur ses camarades, sur les contremaîtres, sur M. Féréor lui-même.

Gaspard.

Je suis très bien, très heureux ; les camarades ne sont pas mauvais, les contre-maîtres ne sont pas trop regardants, pas assez même, à mon gré ; ils laissent faire des choses qui ne devraient pas se faire. M. Féréor vient souvent, mais il ne reste pas ; il voit le plus gros, mais pas le détail.

Après leur avoir raconté quelques histoires des usines, il sortit avec Lucas et son père pour aller se promener. En longeant un petit bois taillis, Gaspard remarqua que le voisin avait planté des arbres au bord du fossé qui bordait le bois.