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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/156

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Lucas.

À partager avec Gaspard.

Thomas.

Non, non, Gaspard aura sa part en argent ; j’en ai pas mal de placé et j’en place tous les ans ; l’argent lui fera plus de profit que la terre.

En rentrant, ils trouvèrent le père Guillaume qui venait au-devant d’eux.

Guillaume.

Dis donc, Thomas, je te cherche pour te demander un service. Peux-tu me prêter cinq cents francs ? Je suis dans une mauvaise passe, grâce à ce petit drôle de Guillaume. Tu sais que j’avais acheté l’an dernier le bout de terre qui touche à ma cour.

Thomas.

Oui, je me souviens bien ; pour cinq cents francs à payer au bout de l’année.

Guillaume.

Tout juste ! C’est le mois dernier qu’il fallait payer. Je vais chez le voisin une fois, deux fois, trois fois ; toujours sorti. Il vient chez moi à son tour. J’étais allé à la foire de chevaux, à Mortagne ; et voilà qu’il me fait dire que j’aie à le payer, que le délai est passé, et je ne sais quoi encore. Je mesurais des pommes, je ne pouvais y aller. Alors je dis à Guillaume : « Tiens, voici cinq cents francs ; va les porter à Basile, et surtout, que je lui dis, prends un reçu. » Il part et revient avec le reçu qu’il me donne. J’étais pressé par le mar-