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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/168

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Et M. Féréor sortit. Chrétien resta atterré.

« Que vont dire les parents ? pensa-t-il à part lui. Pourvu qu’ils ne se figurent pas que c’est moi qui l’ai dénoncé. »

Il réfléchissait au moyen de le faire rentrer en grâce, quand Urbain entra.

Urbain.

Monsieur Chrétien, voyez quel malheur ! M. Féréor m’a vu fumer et il me renvoie. N’y aurait-il pas moyen d’avoir ma grâce ? Si vous vouliez bien intercéder pour moi ?

Chrétien.

Je l’ai déjà fait, mon ami ; il n’a rien écouté. Tu sais combien il est dur pour l’ouvrier ; il ne pardonne jamais ! Pourquoi aussi vas-tu fumer dans le chemin qu’il suit toujours pour aller d’une usine à l’autre ? Je te l’avais déjà dit ; tu n’as pas voulu m’obéir. Que veux-tu que je fasse maintenant ? Je ne peux pas te garder malgré lui.

Urbain.

Céline va croire que c’est vous qui m’avez dénoncé.

Chrétien.

Céline ne le croira pas, si tu lui racontes comment la chose est arrivée.

Urbain.

Si vous me faisiez entrer dans un autre service, monsieur ?

Chrétien.

Ce n’est pas possible. Le patron met son nez