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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/181

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jours bons amis ; c’était toujours moi qui prenais sa défense quand on la tracassait. Et quand elle s’est mariée avec un négociant du Midi, je faisais toujours taire les mauvais plaisants qui la blâmaient de quitter le pays… Et à combien se monte l’héritage ? »

Lucas continua la lecture de la lettre ; il y avait environ deux cent mille francs à recevoir, la plus grande partie en terres, le reste en argent. Le notaire ajoutait que l’héritier devait venir le plus tôt possible prendre possession du tout et payer les droits de succession.

Thomas.

Comment veut-il que j’y aille ? Est-ce que je puis abandonner ma ferme, mon chez-moi, pour courir après cette fortune ? J’ai bonne envie de planter là le notaire et son héritage, et de lui faire savoir qu’il arrange le tout pour le mieux et sans moi.

Lucas.

Attendez, mon père, ne vous pressez pas. Consultez Gaspard ; il connaît tout ça, lui, il vous donnera un bon conseil.

Thomas.

Si tu y allais, Lucas ? Il vient si rarement ; nous serons peut-être un mois sans le voir si nous n’allons pas le chercher.

Lucas.

Vous avez raison, mon père ; tout juste, voici l’heure du dîner ; il sera chez lui, j’y vais.