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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/182

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Thomas.

Tu m’as l’air bien fatigué pour partir sans manger ?

Lucas.

C’est qu’il y avait beaucoup à faire ; l’orge est si fournie que nous avons eu de la peine à finir la pièce commencée ce matin.

Thomas.

Déjà finie ? Ah bien ! c’est une demi-journée de sauvée ; je pensais bien en avoir pour la journée entière. Mais tu vas dîner avant de partir ?

Lucas.

Pour ça, non. Je laisserais passer l’heure pour Gaspard, et vous savez qu’une fois dans les ateliers, il est impossible de l’approcher.

Thomas.

Oui, oui, je sais bien. M. Féréor, qui m’a rencontré l’autre jour, m’a fait compliment sur son exactitude, et m’a dit que je n’avais pas à m’inquiéter de son avenir, qu’il s’en chargeait.

Lucas.

Je vais donc avaler bien vite une assiettée de soupe, et je pars.

Lucas avala, comme il l’avait dit, plutôt qu’il ne la mangea, une petite assiettée de soupe, et courut à l’usine. Gaspard dînait seul dans sa chambre : il fut surpris de la visite de Lucas.

Gaspard.

Que veux-tu à cette heure-ci ? Est-ce qu’il y a quelqu’un de malade à la maison ?