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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/186

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Guillaume.

Il vous enverrait une voiture pour ramener la pièce. Il sait que vous en avez à vendre, c’est pour ça qu’il vous la fait demander.

Thomas.

Dis-lui que s’il veut l’envoyer chercher, c’est bon ; autrement, il ne l’aura que demain.

Guillaume.

J’y vais et je reviens de suite.

— N’oublie pas la passe, lui cria le père Thomas.

Guillaume partit en courant.

Thomas.

Quel drôle de garçon ! Le voilà parti sans savoir que la cousine me laisse deux cent mille francs.

Lucas.

Il n’y a pas de mal, mon père. Il vaut mieux qu’on ne le sache pas au pays.

Thomas.

Tiens, pourquoi ça ?

Lucas.

Parce que tout le monde vous tomberait sur le dos pour emprunter, l’un cent francs, l’autre cinq cent francs ; d’autres plus, peut-être. Si vous les prêtez, vous risquez de tout perdre ou d’avoir des procès qui vous mangeront votre argent et qui vous ennuieront par-dessus le marché.

Thomas.

Tu as raison, mon ami, tu as raison. Je n’en dirai mot à personne.