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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/197

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Deuxième ouvrier.

Gaspard a de la chance. Monsieur l’a pris en amitié ; c’est lui qui commande à présent.

Une tête apparut au judas qui donnait sur l’atelier. Tous les yeux se portèrent sur le judas ; chacun se tut et reprit son travail. On avait reconnu un contre-maître.

Gaspard, la joie dans le cœur, courut chez son père. Il était seul avec la mère et Lucas.

Gaspard.

Mon père, je viens vous apporter moi-même la réponse au sujet de la lettre du notaire. Mais je suis pressé, comme vous le savez. Je m’expliquerai en peu de mots. Voici ce que je vous propose. Il faut aller à Bordeaux ; il faut y rester jusqu’à ce que l’héritage de la cousine Danet soit entre vos mains. Vous dépenserez beaucoup d’argent et vous perdrez du temps ; quelques semaines, quelques mois, peut-être ; mais il vous restera cent cinquante mille francs environ ; ça vaut la peine de se déplacer.

Le père Thomas était atterré.

Thomas.

Aller à Bordeaux ! Y rester des semaines, des mois ! Mais je mourrais d’ennui et de tristesse ! Trouve-moi un autre moyen. Je ne veux pas de celui-là.

Gaspard.

Il y aurait bien un moyen, mais vous refuserez peut-être.