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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/200

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toi, Lucas, tais-toi ; tu n’y entends rien, et tu nous fais perdre notre temps. Fais comme tu disais, Gaspard. Fais-moi avoir cent cinquante mille francs, et j’abandonne tout l’héritage ; le prendra qui voudra.

Gaspard.

C’est entendu ; je vais m’occuper de trouver quelqu’un de sûr et d’honnête. Au revoir bientôt.

Gaspard partit.

« J’ai eu un instant d’inquiétude, se dit-il. Ce Lucas allait faire tout manquer. Et pourtant l’affaire n’est pas mauvaise pour mon père, tout en étant bonne pour moi. »

L’heure avançait, il hâta le pas, et il eut encore le temps de faire une revue des ateliers avant de se rendre au cabinet de M. Féréor. Il s’aperçut qu’on avait plus causé que travaillé ; il marqua le nom de quelques ouvriers dont l’ouvrage était en retard et, à l’heure exacte, il alla attendre M. Féréor. Comme il arrivait, M. Féréor entrait aussi.

M. Féréor.

Voilà ce qui s’appelle être exact. Y a-t-il longtemps que tu es ici ?

Gaspard.

J’arrive, monsieur ; j’ai pris le temps de faire une revue de mes ateliers.

M. Féréor.

Et as-tu été content ?

Gaspard.

Pas tout à fait, monsieur ; on aurait pu faire