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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/207

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à y revenir, et je toucherai mes cent cinquante mille francs sans m’occuper du reste.

Lucas ne dit plus rien ; comme disait son père, la chose était terminée.

En effet, deux jours après, pendant qu’on dînait, ils virent avec surprise entrer M. Féréor accompagné du notaire et de Gaspard.


Le notaire.
M. Féréor.

Ne vous dérangez pas, mère Thomas. Restez tous à table ; père Thomas, nous allons passer dans la chambre à côté pour l’affaire que vous savez.

Le père Thomas interdit, se leva, ouvrit la porte de la chambre et y introduisit M. Féréor et sa suite.

Le notaire lut l’acte, auquel le père Thomas ne comprit pas un mot, et lui passa la plume pour signer.

« Mais, monsieur… dit le père Thomas.

— Quoi ? Qu’est-ce que c’est ? reprit M. Féréor de ce ton sec et froid qui faisait peur à tout le monde ; croyez-vous que moi et Gaspard nous voulions vous tromper ? On vous a lu l’acte ; voulez-vous, oui ou non, recevoir immédiatement cent cinquante mille francs et renoncer à l’héritage Danet ?

— Oui, monsieur ; certainement, monsieur, répondit le père Thomas terrifié ; je voulais seulement savoir…

— Signez », dit M. Féréor en lui présentant la plume.