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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/225

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Gaspard.

Qu’avez-vous donc, André ? Pourquoi cette tristesse ?

André.

J’ai du chagrin d’avoir quitté mes parents.

Gaspard.

Quelle niaiserie ! Ah bien ! si M. Féréor vous voyait pleurer pour cela, il serait content !

André.

Je me garderai bien de pleurer devant lui ; je peux bien m’attrister quand je serai seul.

Gaspard.

Comme vous voudrez ; seulement, je trouve que c’est bête.

Gaspard l’emmena aux ateliers, qui parurent amuser et intéresser André. Il fit même à Gaspard quelques observations fort intelligentes sur les engrenages et sur la marche des bobines.

« Ce garçon a l’esprit de la mécanique, se dit Gaspard, j’en ferai mon profit. »

Quand M. Féréor demanda à Gaspard des nouvelles de son nouveau protégé :

« Il a l’air bon garçon et intelligent, dit Gaspard ; il faudra seulement qu’il secoue son chagrin. »

M. Féréor, sèchement.

Chagrin ! Chagrin d’être entré chez moi ?

Gaspard, souriant.

Que voulez-vous, monsieur, ce jeune homme a des parents qu’il aime énormément, sans doute,