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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/236

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Gaspard.

Mais, ma mère, je resterai tout de même votre fils ; c’est pour m’avoir de droit chez lui pour faire ses affaires, qu’il m’adopte.

La mère.

Il peut bien te garder sans t’adopter.

Gaspard.

Certainement, mais il en est plus sûr en m’adoptant.

La mère.

Laisse-moi tranquille ; je ne veux pas, moi, et je refuse.

Gaspard fut bien près de s’emporter, mais, habitué à se vaincre et à se commander, il contint son irritation et dit avec froideur :

« Comme vous voudrez ; la chose se fera tout de même, mais ce sera plus long, et vous m’aurez fait, ainsi qu’à M. Féréor, une offense grave. Où est mon père ?

La mère.

Aux champs. Prends garde qu’il ne te reçoive à coups de bâton et qu’il ne te chasse à coups de pied. »

Gaspard leva les épaules et sortit, un peu inquiet de la réception que pourrait lui faire son père. Il le trouva en chemin, revenant à la maison.

Thomas.

Ah ! te voilà, enfin ? Il y a plus d’un mois que je ne t’ai aperçu.