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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/239

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Thomas.

Ton vrai, ton seul fils est Lucas ; Gaspard a toujours travaillé à nous quitter. Consens vite et laisse-le aller.

La mère Thomas hésitait. Le père Thomas reprit avec colère :

« Donne ton consentement, je te dis, et dépêche-toi… Ah çà ! veux-tu avoir une scène bien soignée ? Ce ne sera pas la première fois, tu sais. Vite, dis oui, et que ça finisse.

— Oui, dit la mère en pleurant. Va, mon pauvre enfant, et sois heureux.

— Je reviendrai plus souvent que jadis, dit Gaspard en l’embrassant. Adieu, ma mère ; je vous aime, vous le savez bien. Adieu, mon père.

Thomas.

Adieu, et va-t’en. »

À peine fut-il parti que Lucas entra.

Lucas.

Qu’avez-vous, ma mère ? Vous pleurez ! Et vous, mon père, vous avez l’air contrarié et mécontent.

Thomas.

Ta mère est une sotte de pleurer ; et moi, je suis un imbécile d’être contrarié. Qu’est-ce que ça nous fait que Gaspard nous renie ? Il ne nous a déjà pas tant gâtés depuis des années !

Lucas.

Gaspard ? Qu’a-t-il donc fait ? Est-il venu ?