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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/240

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Thomas.

Oui, il est venu tout courant, tout joyeux, pour nous dire, sais-tu quoi ? Devine.

Lucas.

Il a gagné de l’argent ?

Thomas.

Oui, beaucoup. Mais il y a mieux que ça.

Lucas.

Quoi donc ? Je ne devine pas… Ah ! il se marie.

Thomas.

Pas du tout ; il n’y songe pas.

Lucas.

Mais dites-moi ce que c’est, mon père. Je n’y suis pas du tout.

Thomas.

Il a choisi un autre père. Il a trouvé que j’étais trop brute, trop paysan, trop gueux.

Lucas.

Ah ! je comprends : M. Féréor l’adopte.

Thomas.

Tout juste. A-t-on vu chose pareille ?

Lucas.

Ah bien, tant mieux pour lui ; c’est ce qui peut lui arriver de plus heureux.

Thomas.

Comment, animal, tu l’approuves, tu le trouves heureux ?

Lucas.

Certainement, mon père. Depuis son enfance, Gaspard a aimé étudier ; il a désiré entrer dans