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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/242

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Lucas.

Et ça lui assure une position superbe et que personne ne peut lui enlever.

Thomas.

C’est pourtant vrai… Animal que je suis ! Ce pauvre Gaspard ! Et quand il m’a demandé ma bénédiction, quelle bénédiction je lui ai donnée ! Chaque mot était une injure. Que faire, Lucas ?

Toi qui as de la raison, conseille-nous.

Lucas.

Voulez-vous que j’aille le féliciter et lui dire que ni vous ni ma mère vous n’aviez songé que cela ne changeait rien à sa position vis-à-vis de vous, et que vous m’avez chargé tous deux de lui apporter votre bénédiction, mais une vraie, bonne bénédiction, bien paternelle, bien maternelle ? Ce pauvre Gaspard serait bien content, j’en suis sûr.

Thomas.

C’est ça, mon Lucas ! C’est bien ça ! Va vite, et ajoute que je lui fais bien mes excuses, que je me suis conduit comme un misérable, et qu’il a tout à fait raison de préférer M. Féréor à une brute comme moi. Cours vite, mon garçon ; je serai plus tranquille quand il m’aura envoyé son pardon.

La mère.

Tu l’embrasseras pour moi, Lucas ; tu lui diras que je l’aime bien, que je suis contente de son bonheur.